Résumé :
Le Viêt-nam, sur un territoire relativement petit (3/5 de la France), compte une population de 74 millions d'habitants en croissance constante (1,65 % /an). Après 80 ans de colonisation, 30 ans de guerre et 10 ans d'une politique agricole socialiste, le pays s'est retrouvé au bord de la catastrophe économique au début des années 80. Des réformes draconiennes l'ont engagé depuis 1986 dans un processus de libéralisation et une économie de marché permettant une croissance économique spectaculaire propulsant le Viêt-nam d'aujourd'hui au rang des "pays en transition".
Les agriculteurs du Nord-Viêt-nam, région plus pauvre que le Sud et qui a subi plus durement la collectivisation, doivent s'adapter à ce nouveau contexte libéral et gérer eux-mêmes leur outil de production et la rentabilité de leur élevage. L'élevage du porc au Viêt-nam, en croissance constante (+5,7 % par an) est actuellement le 7ème cheptel mondial en nombre de têtes. 80% de la production provient des élevages familiaux. Le secteur public qui a hérité des structures du socialisme est en perte de vitesse. Le Nord concentre 44 % du cheptel porcin, principalement en races locales ou croisées, dans des petits élevages avec des poids de carcasse faibles, tandis que le Sud s'intensifie en élevages de races améliorées. Pourtant le Nord nourrit le Sud qui n'est pas autosuffisant en viande de porc et assure les exportations.
La santé animale, la reproduction, l'abattage, le contrôle des denrées alimentaires, la commercialisation, jadis assurés par des services d'Etat fonctionnels se trouvent désorganisés et sans moyens. Le cheptel est mal vacciné et l'épidémiosurveillance est faible. La génétique s'appauvrit et la qualité de la viande produite est inconnue. Dans le delta du Fleuve Rouge, relativement riche, aux infrastructures développées, apparaît un processus d'intensification des élevages soutenu par l'Etat et destiné aux exportations. Dans les collines et les montagnes, l'intensification et l'augmentation de la productivité se heurtent à l'enclavement des zones, aux infrastructures faibles et à un niveau de vie bas. De façon générale dans le Nord, la différenciation entre les foyers paysans s'accentue avec un élevage à deux vitesses (paysans pauvres et élevages productifs). Les acteurs du développement s'attachent à pallier le manque institutionnel et à améliorer par la technique et la recherche la qualité des petits élevages. (Résumé d'auteur)