Impact économique d'un traitement antiparasitaire en élevage porcin traditionnel, dans le distict de Tramkak, Cambodge.
DESS Productions animales en régions chaudes. Année universitaire 2003-2004. Cirad-emvt/Université Montpellier 2, Montpellier, France, 63 p.
Mots-clés : PORCIN TRADITIONNEL ; PATHOLOGIE ; SANTE ANIMALE ; PROPHYLAXIE ; TRAITEMENT ANTIPARASITAIRE ; ANTHELMINTHIQUE ; ECONOMIE ; ANALYSE ECONOMIQUE ; COUT ; BENEFICE ; GMQ ; BARYMETRIE ; TRAMKAK ; CAMBODGE
Résumé : Vétérinaires Sans Frontières travaille dans une région pauvre très sensible au risque agricole dans la Plaine des Quatre Bras au Cambodge. Un des objectifs du projet est l'augmentation du niveau de vie des familles par une sécurisation et une petite intensification de l'élevage porcin. Notre étude s'est inscrite dans le cadre de cette démarche. Il s'agissait d'évaluer l'impact en termes sanitaire et économique des problèmes parasitaires en élevage traditionnel et de déterminer ainsi le rapport coût/bénéfice d'un traitement antiparasitaire.
Deux lots de 50 porcs sélectionnés dans des familles du projet ont été comparés. L'un avec un traitement antiparasitaire à base d'ivermectine et l'autre sans aucun traitement. Sur 6 semaines de suivi, le Gain Moyen Quotidien (GMQ) moyen des porcs traités a augmenté significativement de 50 g +/- 43 g par rapport aux porcs non traités. Une analyse plus fine des données montre que les gains de poids sont plus importants chez les éleveurs qui peuvent se permettre d'investir dans une porcherie mais aussi chez les porcs qui au début du suivi étaient les plus lourds. Cette différence significative n'est pas forcément rentable car l'évaluation du prix des porcs par des intermédiaires se fait sans pesée et absorbe ce gain de poids, surtout s'il est trop faible (< 60 g/j). Ainsi, les familles les plus pauvres, pour qui l'augmentation de croissance en proportion est la meilleure, ne profitent pas de cette hausse modeste de GMQ en raison de la vente précoce de leurs porcs. Pour des gains de poids supérieurs en revanche, on obtient des différences allant de 10 à 40 fois le coût de l'antiparasitaire. Cette étude montre parallèlement qu'un deuxième traitement au post-sevrage se justifierait amplement.
Par ailleurs, une diminution significative du taux de mortalité apparaît après 12 semaines de suivi entre le lot traité et le lot non traité (-16 %). Cette différence tient peut être au fait que, même si les taux d'infestations individuels sont assez importants dans les deux lots, et que la réinfestation (par les strongles en particulier) est assez rapide, le traitement permet une diminution relativement durable de la charge parasitaire. Les bénéfices du traitement en termes de sécurisation et d'économie sont ici évidents.
Ce traitement est donc très rentable et autant, si ce n'est plus, que la prophylaxie contre la peste porcine. Il reste toutefois le problème de la diffusion et de l'appropriation durable de cette innovation chez des éleveurs qui n'ont ni notre logique de productivité, ni compris tout l'intérêt de prévenir plutôt que de guérir. Une série de propositions passe par la valorisation sur le fond et la forme du processus de vulgarisation, le soutien financier et technique à des élevages naisseurs, et surtout par des efforts à mener sur l'accès à l'information des producteurs les plus isolés et la sensibilisation des agents vétérinaires villageois su les problèmes de résistance aux anthelminthiques. La barymétrie envisagée comme une issue pour rééquilibrer les prix d'achat des porcs au producteur n'est pas une solution satisfaisante en raison de son manque de précision. Une solution à ces spoliations sur le prix d'achat pourrait passer par la mise en place de balances villageoises dans les zones les plus éloignées du marché. (résumé d'auteur)
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