Situation de l'élevage naisseur porcin dans le district Bati de la province Takéo au Cambodge.
DESS Productions animales en régions chaudes. Année universitaire 1993-1994, Cirad-emvt / ENVA, Maisons-Alfort (FRA) / INAPG, Paris (FRA) / Muséum National d'Histoire Naturelle, Paris (FRA), Maisons-Alfort, France, 106 p. + annexes.
Résumé
: Ce mémoire traite de la situation de l'élevage naisseur porcin au Cambodge, dans la province de Takéo, dans le district de Bati. Il vise à essayer d'appréhender pourquoi les porcelets, une fois sevrés, présentent un taux de mortalité aussi élevé que 30 à 40 p. 100 de l'effectif. La question se pose alors de savoir si le problème ne vient pas de l'amont, c'est à dire entre la naissance et le sevrage.
Le Cambodge et la zone d'étude sont présentés ainsi que le système de suivi en milieu paysan pratiqué.
On s'aperçoit qu'au-delà d'une certaine hétérogénéité des élevages, on peut retenir qu'une grande partie d'entre eux tire leur revenu principal de la vente des porcelets et qu'il s'agit d'élevages très spécialisés. Ils ne possèdent qu'une truie en moyenne et sont donc fortement soumis aux aléas de la production. Les performances de reproduction de ces animaux sont médiocres et contraignent les éleveurs à vendre tôt les porcelets s'ils veulent pouvoir conserver cette ressource financière. A ce stress dû au sevrage précoce, viennent s'ajouter ceux d'un transport dans de mauvaises conditions, d'un changement de milieu épidémiologique et d'un changement de régime alimentaire. Comme les porcelets ne possèdent que très peu de protection ( absence notamment de vaccinations et de vermifugations
), ils sont sensibilisés au développement de toutes sortes de pathologies aussitôt après ce sevrage.
L'étude de l'alimentation des truies montre que celles-ci ne bénéficient pas d'une ration adaptée à leurs besoins,
surtout pendant la période de lactation. Cela permet de comprendre, sans tout expliquer car il ne faut pas oublier l'importance que peuvent avoir les grandes pathologies bactériennes virales, le pourquoi de ces mauvaises performances. En outre, comme les porcelets ne reçoivent pas de complément alimentaire,
ils ne peuvent compenser le manque de lait de la truie ce qui constitue une raison de plus pour expliquer leur faiblesse au moment du sevrage.
La conduite d'élevage est donc un frein important au développement de cette production. Ce n'est donc pas le moindre des facteurs limitant puisque tout changement va remettre en cause la manière de faire de l'éleveur qui risque de se montrer réticent. L'introduction de nouveaux concepts devra donc se faire de manière raisonnée, par étapes, sous la couverture d'une aide technique pour assurer une amélioration génétique des animaux, des soins vétérinaires, voire des campagnes de vaccination et/ou de vermifugation.