Ce travail de thèse, financé par la Commission européenne dans le cadre du Projet INCO « Development of production systems for the sustainable exploitation of the collared peccary (Tayassu tajacu) in Latin America, contribue à la connaissance sur la physiologie reproductive et le développement de méthodes diagnostiques de l’état reproductif sur la femelle de pécari à collier (Tayassu tajacu, Linneaus 1758) en Amazonie.
Cette thèse doctorale prétend contribuer à la connaissance sur la physiologie reproductive et la standardisation des techniques diagnostiques permettant d’ identifier une grande partie des évènements reproductifs qui se développent chez la femme du pécari à collier élevée en captivité dans son milieu naturel. Les études se sont développées sur deux élevages différents en Amazonie péruvienne (Iquitos, Province de Loreto) et l’autre en Amazonie brésilienne (Belem, Etat de Parà). L’examen histologique et anatomique de l’appareil génital féminin de 24 femelles de pécari à collier en provenance de la chasse en Amazonie péruvienne a permis d’observer que la femelle de cette espèce présente des caractéristiques structurelles et morphométriques différentes de l’oviducte, l’utérus et le vagin en fonction de la phase sexuelle dans laquelle se trouve la femelle. De même, femelles non gestantes en phase folliculaire présentent une hyperplasie de la muqueuse endométriale et de l’épithélium vaginal par rapport à des femelles non gestante en phase lutéale et des femelles gestantes. La femelle de pécari à collier présente un taux d’ovulation de 2,3 ± 0,6 follicules/ovulation et une mortalité embryonnaire de 0,4 ± 0,6 ovocytes ou embryons/gestation. Des vagues de croissance folliculaire impliquant la croissance simultanée de plusieurs follicules ont pu être observée. Enfin, la présence de grands follicules astraux chez les femelles gestantes suggère l’existence d’une croissance folliculaire pendant la durée de la gestation. Des examens immuno-hystochimiques montrent que les cellules lutéales du corps jaune actif présentent une intense activité de 3ß-HDS dans des phases avancées de la gestation.
L’étude de 47 cycles oestraux chez 14 femelles en captivité en Amazonie péruvienne (Belém, Etat de Parà) a permis de confirmer l’utilité de l’examen cytologique vaginal et l’apparence externe de la vulve , comme méthodes diagnostiques de l’apparition de l’œstrus et de la réceptivité sexuelle de la femelle de pécari à collier. En prenant comme référence les valeurs de 17 ß- estradiol en sang, la cytologie vaginale et l’observation des génitaux externes ont permis de repérer correctement les périodes d’œstrus un 80,8 et 88, 4% des cas respectivement. L’œstrus chez la femelle de pécari à collier se caractérise par la présence d’un mucus vaginal, et par une tuméfaction et rougeur de la muqueuse vulvaire. La cytologie vaginale des femelles en œstrus révèle une haute densité de cellules superficielles et intermédiaires de la cytologie vaginale. Des signes d’accouplement ont été observées au courrant du dernier tiers de la durée de l’œstrus.
Cette étude présenta aussi la première description de l’utilisation de l’échographie comme diagnostique de gestation chez la femelle de pécari à collier. Une étude échographique sur 10 femelles gestantes a permis de déterminer la période moyenne de détection de la gestation moyennant image échographique à 22 jours de gestation. La sensibilité et la spécificité de cette méthode étaient de 100% au jours 26 et 28 de gestation, respectivement. Les mesures fœtales permettant d’estimer une plus grande corrélation avec l’age du fœtus sont la longitude totale, le diamètre et la longitude du thorax. La première présente une plus grande utilité car elle est déjà visible lors de la première détection de l’embryon.
Une étude des niveaux hormonaux de progestérone et 17ß-estradiol en sang chez 10 femelles gestantes, a permis d’identifier une montée des niveaux de progestérone sanguine à partir du 4è jour après la fécondation, atteignant des concentrations de 33,4 ± 5,6 nanogrammes/ml au 10è jour de gestation. Dans la période comprise entre le 10è et le 130 è jours de gestation, les niveaux sanguins de progestérone se maintiennent entre 20 et 60 ng/ml. La dernière semaine pré-partum, les niveaux baissent jusqu’à 15 nanogrammes/ml. Les niveaux de 17ß-estradiol ont démeuré indetectables pendant les duex premières semaines de gestation. A partir du permier mosi de gestation, on observe une croissance considérable de cette hormone qui se maintient à des niveaux entre 20 et 70 picogrammes /ml pendant la période comprise entre le 20è et le 115è jours. A partir du 120 jour, les niveaux de 17ß-estradiol augmentent progressivement, atteignant les valeurs maximales (131,4± 40,8 picogrammes /ml, le jour de la mise bas. L’examen cytologique des femelles gestantes a aussi permis l’observation de changements dans la structure de la muqueuse vaginale entre le 25è et le 115è jours de gestation.
Le suivi hormonale de 20 femelles pendant la période post-partum a permis de confirmer que cette espèce peut présenter un œstrus fertile quelques jours après la mise bas. Chez 16 femelles, un pic sanguin de 17ß-estradiol atteignant de valeurs de 53,4 picogramme/ml a été identifié 7± 1 ,5 jours après la mise bas. Ces femelles présentaient aussi une cytologie vaginale compatible avec une phase oestrale du cycle. Douze de ces femelles ont été couvertes par un mâle et 6 d’entre elles (30%) ont mis bas. En revanche 4 femelles (20%), n’ont présenté aucun signe de gestation et des niveaux moyens de progestérone et oestradiol faibles.
Mots clé : pécari à collier, Tayassu tajacu, élevage, reproduction, physiologie, appareil reproducteur féminin, échographie, progestérone, faune sauvage, Amazonie.
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