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Traditionnal pig breeding
L'élevage porcin traditionnel, familial ou paysan est généralement de type extensif et se caractérise par une minimisation des intrants et des investissements. Découvrez quelles sont les grandes caractéristiques de ce type d'élevage, ainsi que les voies d'amélioration dont les paysans disposent dans les pays du Sud.
L'élevage porcin traditionnel, familial ou paysan est généralement de type extensif et se caractérise par une minimisation des intrants et des investissements. L'élevage villageois constitue seulement une partie de l'élevage traditionnel ; en effet la production porcine est parfois présente en milieu urbain et périurbain.
Dans les systèmes traditionnels, le porc est le plus souvent élevé avec l'objectif d'apporter un complément de revenu ; il peut constituer un élément important du système d'épargne et d'accumulation des familles. Le porc est une cagnotte vivante, une source d'argent liquide facilement mobilisable en cas d'urgence. Outre sa fonction d'épargne, l'animal a souvent un rôle alimentaire direct ou indirect. Il est également sacrifié lors de rites religieux ou abattu pour remplir un devoir social.
Les races
Si les races demeurent le plus souvent de type local, l'élevage traditionnel n'exclut pas les races exotiques , notamment à proximité d'élevages plus intensifs qui favorisent leur dissémination. Parfois on assiste à une absorption locale des races autochtones par les races importées. Ainsi, même traditionnels, les élevages sont de plus en plus marqués par l'introduction de races améliorées européennes et nord-américaines, pures ou, le plus souvent, croisées avec des races locales.
La persistance des races locales reflète néanmoins leur adéquation avec la majorité des élevages traditionnels, où nombre d'éleveurs ne peuvent satisfaire aux exigences alimentaires et sanitaires plus élevées des porcs améliorés ; elle est également due au fait que ces animaux coûtent moins cher à l'achat et qu'un format d'animaux plus réduit est parfois avantageux.
Des conduites variées
L'éleveur est donc amené à conduire ses animaux en claustration, et par conséquent à les alimenter et à les soigner. Bien souvent, il reconstitue simplement en enclos les conditions d'élevage en liberté : absence d'allotement, nourriture autonome, etc. Cependant, en claustration, la production familiale de sous-produits et de déchets divers étant souvent insuffisante, l'intensification passe par un investissement en aliments (sons, drêches, etc.). Ainsi, du fait des coûts des consommations intermédiaires, les élevages traditionnels doivent augmenter leur productivité pour subsister.
Comment améliorer les performances des élevages traditionnels?
Les références techniques locales sont la base de toute tentative d'amélioration des performances techniques : en effet pour progresser il faut situer les performances par rapport à un standard et en suivre l'évolution. Ces références permettent de fixer les objectifs d'expérimentation, de monter des programmes d'amélioration des performances et de sélectionner des animaux performants.
Réaliser des enquêtes zootechniques pour obtenir des références techniques constitue une première approche, mais elle trouve vite ses limites lorsqu'on cherche à quantifier des performances précises de croissance ou de conversion alimentaire. On a donc recours à des mesures sur le terrain et en station expérimentale.
Dans la plupart des cas, l'amélioration des performances techniques passe d'abord par la levée des principales contraintes alimentaires et sanitaires . Une fois ces conditions de base remplies, un travail sur la génétique des animaux ou des efforts pour une rationalisation complète de l'alimentation peuvent être envisagés.
L'alimentation
Les arguments pour améliorer les pratiques alimentaires doivent être avant tout économiques, même s'ils sont exprimés par l'amélioration de paramètres techniques. Le passage par l'expérimentation ou la démonstration est souvent indispensable pour corriger l'équilibre de la ration.
Les efforts doivent prioritairement porter sur l' alimentation de la truie en période de lactation car la couverture de ses besoins réduit sa perte de poids, améliore sa production laitière, le poids des porcelets au sevrage et la venue des chaleurs après le sevrage. L'alimentation des porcs en croissance est directement (et visiblement) liée aux performances, aussi est-elle souvent mieux gérée par les éleveurs. Les apports doivent être réguliers sur le plan qualitatif et quantitatif. Enfin, les rations préconisées doivent être simples, exprimées à l'aide d'unités qui conviennent le mieux (nombre de boite de conserve, de seaux, etc.).
Des équivalences / substitutions à partir de la ration de base doivent être proposées pour éviter une pratique fantaisiste des modifications de formules (aliment saisonnier, augmentation du prix, etc.). Les équivalences approximatives (par exemple « 1 kg de tourteau d'arachide = 1 kg de tourteau de coton = 2,5 kg de tourteau de coprah ») permettent de faire des substitutions dans une ration déjà calculée sans en compromettre gravement l'équilibre.
L'utilisation des ressources locales
En règle générale, le porc peut être alimenté avec une stratégie opportuniste selon les disponibilités en produits agricoles ou sous-produits agro-industriels. Certaines productions ont cependant un intérêt pour l'alimentation humaine beaucoup trop fort pour pouvoir entrer dans l'alimentation des animaux : mil, soja, maïs, etc.
Il faut avoir une approche intégrée des systèmes de production pour trouver de nouvelles sources alimentaires.
L'équilibre de l'alimentation
Les ressources étant locales, on ne peut pas faire de recommandations générales sur la formulation des aliments. On peut néanmoins souligner les points clé de la démarche d'alimentation :
la précision des calcul s à réaliser est proportionnelle au niveau de production atteint : alors qu'il suffit de raisonner en terme de quantité de matière sèche ingérée pour un élevage très extensif, on doit réfléchir à la teneur en protéines et en énergie (voire en acides aminés) des différents constituants de la ration pour des élevages traditionnels plus performants dans lesquels une alimentation abondante est distribuée ;
pour la correction des carences , il faut trouver des formes de complémentation (farine de poisson, compléments végétaux, etc.), identifier leur disponibilité saisonnière et les expérimenter (intérêt technico-économique) ;
les rations doivent être ajustées aux besoins des animaux selon les différents stades de production ;
il faut établir un équilibre entre les concentrations en énergie et en protéines ;
il convient de promouvoir des compléments adaptés pour les minéraux et vitamines , faute de quoi les efforts faits sur le reste de la ration ne sont pas valorisés à leur optimum ;
enfin, les besoins en eau d'abreuvement des porcs sont élevés. Une eau de bonne qualité doit être fournie sans limitation.
L'hygiène et la santé animale
- sur tout animal entrant dans l'exploitation ;
- sur les porcelets avant le sevrage ;
- sur les porcs à l'engrais à l'âge de quatre mois ;
- sur les verrats deux fois par an ;
- sur les truies, quinze jours avant la saillie, quinze jours avant la mise bas et avant le sevrage des porcelets.
Des mesures simples permettent de limiter les risques sanitaires :
- bien cuire les déchets de cuisine et de restaurants ;
- éviter que les porcs entrent en contact avec des animaux extérieurs : ne pas les laisser divaguer, limiter les mouvements d'animaux ;
- déparasiter et traiter régulièrement contre les tiques ;
- éviter de se déplacer de porcherie en porcherie pour limiter les risques de contamination (cette remarque concerne les éleveurs, les conseillers, les enquêteurs, etc.) ;
- et surtout, prévenir un vétérinaire au moindre doute : de nombreux éleveurs attendent le dernier moment pour faire appel au vétérinaire et il est souvent trop tard.
Dans les zones à risque, des mesures préventives doivent systématiquement être prises contre la peste porcine . La vaccination contre la peste porcine classique est possible, en revanche il n'existe aucun traitement. Le seul moyen de lutte contre la peste porcine africaine reste donc l'abattage systématique du cheptel (exemple de la Côte d'Ivoire en 1996).
- isoler l'animal malade (d'où l'importance de prévoir un lieu de quarantaine: enclos ou case) ;
- appeler le vétérinaire ;
- éviter tout déplacement sur d'autres porcheries et les visites de personnes extérieures ;
- nettoyer soigneusement et désinfecter complètement la porcherie : eau de javel concentrée, crésyl additionné de savon, etc.
En dehors des aspects de prévention de la mortalité et des maladies, les éleveurs doivent être sensibilisés au travail en collaboration avec les agents vétérinaires et vice-versa : les intervenants en élevage doivent donner l'exemple, pour ce qui concerne l'hygiène en particulier (passage par pédiluves, etc.).
L'amélioration génétique
Deux démarches sont possibles pour provoquer une amélioration génétique :
de nouveaux gènes peuvent être introduits par l'utilisation d'animaux en race pure ou en croisement. En milieu traditionnel, ce moyen d'amélioration génétique doit tenir compte des principales contraintes, alimentaires et sanitaires, afin de ne pas s'orienter vers des animaux à fort potentiel mais inadaptés au système d'élevage pratiqué.
Les bâtiments
Quelques principes :
Les performances économiques
L'intérêt économique de la production
La rentabilité financière peut paraître un élément peu approprié pour évaluer l'intérêt de l'activité. En effet, pour comparer l'investissement dans l'élevage porcin à d'autres types de placements, il faut faire intervenir des notions de risques et de liquidités, notions souvent plus décisives dans le choix des éleveurs, que la simple rentabilité du placement. Pourtant cette approche est nécessaire pour étudier le rapport coût / bénéfice de certaines pratiques.
Les charges
Les performances techniques
L'intérêt économique dépend en partie des performances techniques : nombre de porcelets sevrés par an, gain moyen quotidien, etc. Il est primordial de tester l'intérêt économique de toute amélioration des performances techniques occasionnant de nouvelles charges, par l'évaluation du rapport coût / bénéfice des pratiques préconisées.
Les besoins en trésorerie
La trésorerie disponible pour l'alimentation des animaux conditionne en grande partie la réussite de l'activité. En effet, le cycle de production (de la naissance à la vente) varie souvent de six mois à un an et constitue une immobilisation financière importante. En cas de trésorerie insuffisante, les éleveurs ont recours à la vente précoce de porcelets ou de jeunes porcs, à la seule activité de naissage, etc.
La commercialisation et la qualité
L'étude des cours du porc sur le marché permet d'optimiser les périodes d'élevage. La demande du porc est variable dans l'année et les cycles de production peuvent être calculés de manière à vendre aux périodes où les prix sont plus intéressants.
Cependant la résistance aux tendances générales est possible seulement pour des éleveurs aisés, qui peuvent bénéficier des périodes d'élevage propices dans les cycles du marché du porc. En élevage traditionnel, il reste souvent plus intéressant de faire coïncider les périodes d'engraissement ou de lactation des animaux avec celles où la trésorerie familiale est disponible, ou avec celles de forte disponibilité en ressources alimentaires à coût pratiquement nul.
L'adéquation de l'offre par rapport au marché est primordiale. Les consommateurs sont demandeurs de viande de qualité, ce qui pousse les éleveur traditionnels à présenter un produit s'alignant sur les unités de production plus importantes. La qualité hygiénique est garantie par un élevage en claustration avec le respect des normes sanitaires de base.
Enfin, une meilleure organisation des éleveurs pour la commercialisation sur des marchés éloignés peut permettre d'obtenir des prix plus rémunérateurs : suppression des intermédiaires, moyens de transports communs, etc.
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